17/12/2008


Avec deux premières parties prévues au programme de ce soir, tout le monde n’a pas joué la prudence de rigueur question timing. Et alors que la première a déjà eu lieu, c’est le second groupe qu’on découvre à l’ouvrage sur la petite scène de la Maroquinerie, avec un batteur qui meule et des guitaristes qui bûcheronnent des grattes choisies avec goût, pendant qu’un harmoniciste ajoute encore un peu plus, si possible, au boucan ambiant.
Puis viennent enfin les Datsuns, alors que sort leur quatrième album, lorgnant tantôt vers les Hives les plus punk, tantôt vers le Black Rebel Motorcycle Club – parce que quand c’est psychédélique c’est mieux –, et tantôt vers ce qu’ils savent faire de mieux : du Datsuns pur jus, tout en riffs et hurlements, façonné comme le meilleur du hard rock seventies…

Voilà donc les quatre Néo-Zélandais sur scène et dans le vif du sujet sans plus tarder (Sittin Pretty) : allure d’éternels adolescents gringalets, charisme limité mais rock’n’roll sur-vitaminé. La vérité, c’est que ça envoie la purée ! A gauche, Christian donne dans le solo de wah-wah sauvage, et à droite, Philip mouline sans retenue façon Pete Townshend. Dolph, derrière ses cheveux, arbore une coquette moustache, et un t-shirt noir à l’effigie des Kinks. Il s’égosille à tout va dans son micro, harangue la foule, et alourdit le propos d’une basse au manche ténu tenue à bout de bras : pas plus de trois titres avant de dégouliner littéralement de sueur. Quant à Ben, le nouveau batteur, il s’applique à enfoncer un peu plus le clou, avec un acharnement tout à son honneur.
Dans la fosse, les premiers rangs remuent allègrement. Ça « pogote », dirait-on ! C’est que tout ce petit monde sait pourquoi il est là, dans ce petit club souterrain, et pas ailleurs… ça n’aurait pas vraiment de sens d’être, au hasard, au Zénith (où se produisent les BB Truc). De solides bras, donc, pour accueillir Dolph, qui n’hésitera pas longtemps à se jeter sur cette petite marée humaine qui finit par le re-propulser sur scène, comme si de rien… Certes, force est de reconnaître que ce sont les vieux morceaux qui fonctionnent le mieux (et dans le public on entend ça et là réclamer I Got No Words – qu’on aurait volontiers entendu, il est vrai), mais le set est dense, intense, avec en point d’orgue l’immense MF From Hell (MF pour Mother Fucker), terriblement efficace. Les Datsuns s’éclipsent après Eye Of The Needle, du nouvel album, rare moment où le tempo ralentit un peu, pour repartir plus puissant encore, avant d’achever définitivement l'assemblée avec un rappel pas piqué des hannetons.

C’est bel et bien une certaine idée du fun qui règne, chargé d’énergie, sans calcul, avec une fraîcheur qui ne s’est toujours pas émoussée depuis 2002 et leur premier album éponyme. Ou comme un plaisir coupable pleinement assumé ; et on en surprendra plus d’un à secouer la tête avec un petit sourire en coin, le regard complice, vaguement vicieux, diablement satisfait…


Flavien.G



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