13/08/2008


Flash-back : 1er mars 2007, nous sommes au concert des Black Keys à la Cigale. En ouverture, le public assiste médusé à la première prestation française d’une formation d’Austin, Texas, encore inconnue, mais au patronyme éminemment prometteur : The Black Angels… Une révélation. Depuis, Myspace et le Net ont fait leur office, l’excellent album « Passover » a atterri dans les bacs des meilleurs disquaires (disq-quoi ?) et alimenté les discussions les plus enflammées des accros au rock psychédélique d’aujourd’hui qui, décidément, se porte plutôt bien.


Un an plus tard, fin mars 2008, la rumeur d’un deuxième album se confirme (déjà !) : circulation des premiers titres, et annonce d’un concert, unique en France, le 9 mai, à la Maroquinerie donc.

La Maroquinerie : petit club à taille humaine mais température animale. Après une première partie assurée par les Molly’s, venus d’Amiens, le quintette fait son entrée devant un public d’initiés : des « vieux de la vieille », des jeunes arborant fièrement (à défaut de leur autorisation parentale) des t-shirts à l’effigie du Brian Jonestown Massacre ou du Black Rebel Motorcycle Club, et même une jeune hippie couronnée de fleurs blanches, et j’en passe. Un public rock en somme. Public de fans, conquis d’avance, pas là par hasard.


Pas de flottement : le groupe entre directement dans le vif du sujet et ne laissera pas le moindre répit durant une heure et demie, tout en puissance et intensité. Derrière la batterie, Stephanie Bailey martèle ses fûts avec une conviction sans faille : rythmiques lourdes, plombées, tribales. La blonde amazone est l’ange noir du groupe qui tient les rênes et apporte un supplément de moiteur érotique et sulfureuse.

Autour d’elle, les quatre autres musiciens tissent un rock hypnotique, apocalyptique, s’échangeant régulièrement les rôles derrière les guitares électriques, basses et autres claviers triturés d’effets. Sur la gauche de la scène, le guitariste Christian Bland torture avec application sa Rickenbaker, noyée de delay, tout en wah-wah hurlante et riffs sinueux. Non moins efficaces, Nate Ryan et Kyle Hunt assurent, de l’autre côté de la scène, une assise sonore ample, grondante, entêtante.

Alex Maas, le chanteur, assume quant à lui pleinement son rôle de frontman, avec désinvolture, sans pour autant tirer la couverture à lui. Chemise à carreaux, une casquette de gavroche vissée sur les yeux et la barbe lui dévorant le visage, il délivre un chant incantatoire, monocorde, imbibé de reverb, et ponctué de cris éructés à la manière d’un shaman. On pense bien sûr à Jim Morrison… Tantôt avec son indispensable tambourin, tantôt aux maracas, parfois derrière un vieux clavier italien sur lequel sont amoncelées diverses pédales d’effets, il prend pleinement part à l’élaboration de plages instrumentales violemment organiques.


Photo : Florian Garcia


Après avoir arpenté les deux albums et leurs titres les plus lancinants (Young Men Dead, Manipulation, Science Killer,…), les Black Angels vont clore le show par deux rappels avant de s’approprier I Wanna Be Your Dog des Stooges dans une version rampante et rugueuse, tortueuse et étirée... Hagard, le public se résigne finalement à regagner la surface, ivre de cette morsure de venin ardent.


F.G.

1 Comment:

  1. Anonyme said...
    Joli style, joli concert surtout mais je n'y étais pas mais comme ça j'ai
    eu un aperçu de l'envers du décors !!L'année prochaine pour un nouvel album ? ^_^
    POG

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